Je suis née le 29 Décembre, à Saint Germain
en Laye. C’est peut-être pour ça que j’aime
tant l’hiver.
Pendant longtemps, je n’ai pas su quel métier
choisir.
Petite, je voulais être médecin, comme mon papa,
pour guérir et aider .
Mais les études de médecine au fur et à
mesure que je m’en approchais, me semblaient de plus
en plus longues et ennuyeuses. J’aimais de moins en
moins les mathématiques et de plus en plus le théâtre.
A l’âge de 18 ans, j’ai bien cru avoir trouvé
ma vocation ! Je voulais être actrice !
J’ai fait beaucoup de théâtre et présenté
le concours d’entrée au conservatoire d’art
dramatique à Paris. Mais Robert Manuel n’a pas
voulu de moi.
J’aimais les enfants, alors j’ai passé
un diplôme d’institutrice, mais l’éducation
nationale m’étouffait, je me sentais en cage.
Alors pendant 15 ans, j’ai arrêté de chercher
pour quoi je pouvais bien être douée , je me suis
contentée d’aimer ! Un mari et quatre enfants
plus tard, après avoir lu à haute voix des centaines
d’histoires pour enfants, à près de 30
ans, je me suis mise à en écrire. Et ça
a marché, pas tout de suite, mais tout de même,
grâce à l’encouragement de Marie-Hélène
Delval, aux Belles Histoires de Pomme d’Api, j’ai
fini par être publiée.
Grâce aux mots, j’ai réussi à réunir
tout ce que j’aimais : les enfants, le théâtre,
les livres.
Ecrire, c’est aussi, loin des études de médecine,
un moyen de guérir les autres et soi-même.
Avec les mots, je me suis créée un métier : “Auteur-interprète
de littérature jeunesse”.
Ce qui est vraiment merveilleux dans l’écriture,
c’est que tout me sert : mon passé, mon présent,
toutes mes émotions, mes rencontres, mes souvenirs
et mes délires. Je suis toujours en train d’écrire
: quand je conduis ou quand j’épluche des légumes
! Je me sens plus forte et plus entière. Si quelqu’un
me blesse, une partie de moi, au lieu de lui en vouloir, ne
peut s’empêcher de sourire et de remercier, celui
qui n’a pourtant vraiment pas voulu m’aider :
cette souffrance infligée, je sais qu’un jour,
elle aura à voir avec une histoire : je l’écrirai,
demain ou dans 10 ans.
Grâce à l’écriture, ma vie n’est
pas coupée en tranches de saucisson.
Ecrire, c’est un métier, mais c’est aussi
la chance formidable de pouvoir ETRE !